Le Grand Sbam – Chant contemporain

Musique, Indé Compositeur

Mamcochon et Princesse Goyaya maintiennent le Vaisseau Monde du Grand Sbam en apesanteur à l’aide de leurs douces et puissantes voix aux pouvoirs antigravitationnels assistées par 4 éminents spécimens du Sbam.

RESONANCE CONTEMPORAINE

« SAHASRÂRA », création pour les Percussions de Treffort, 3 des 6 Voix Solistes, et J.Martin Maresco, Dir. Alain Goudard.

Très inspirée par la lecture de « Psychologie du yoga de la kundalinî » de Carl Gustav Jung, l’oeuvre se construit autour du cheminement du serpent kundalinî, qui, par le biais de ce yoga, s’élève de chakra en chakra, dont chacun correspond à un état, une étape dans la réalisation de l’inconscient, du Soi. Le chakra Sahasrâra étant le dernier, hors de portée.
Il s’agit d’une expérience pour se séparer de notre carapace et retrouver l’essence de l’être.
La manière atypique de travailler de cet ensemble (dont les percussionnistes sont handicapés mentaux) est adéquat à l’esprit de la pièce et ressemble à mon approche de musicien de rock; ils doivent tout apprendre par cœur, ce qui nécessite du temps, une véritable implication et une compréhension forte. Elle a pour résultat un lâcher-prise qui correspond complètement à l’état psychologique que vise le yoga de la kundalini, afin de lâcher son ego. De plus, les percussionnistes sont dans une approche de travail commun où les habitudes prises dans le processus de création deviennent indissociable de la musique, et les rend interdépendants. C’est une idée forte dans l’écriture de cette pièce, sans soliste, où, à l’instar du serpent de la kundalini, chaque élément se connecte à l’autre pour pouvoir se dérouler.

TEXTE
J’ai sélectionné, dans un recueil de Kurt Cobain, des écrits, sous forme de aïkus, qui m’ont inspiré par leur côté contradictoire, spontané, parfois marqué d’un élan vital. Ces textes sont pour moi une manifestation humaine, désespérée d’une volonté à purifier son esprit.
Le lien entre des textes du chanteur de Nirvana (terme sanskrit évocateur) avec ceux des yoga sutras, ou d’autres mantras, me parût évident. L’un est un cri, un combat entre le moi et le soi, l’autre est un moyen pour parvenir à la plénitude du soi. Se crée alors un dialogue entre les textes de Cobain, chantés/scandés par le percussionniste central, et les textes sanskrit, chantés/scandés par le chœur féminin, sorte de théâtralisation de la quête spirituelle.

Ces deux textes utilisent le son émis par la voix non seulement pour la puissance que leur sens déploie, mais surtout pour la vibration physique qu’elle engendre, processus mystique pour la transformation de la conscience.

MUSIQUE
La contrainte d’écrire une musique qui, du moins pour les percussionnistes, doit pouvoir être apprise par cœur, est stimulante, et pousse à une réflexion sur une certaine logique musicale, à une recherche de processus naturel. J’utilise un système de polyrythme qui croît simplement (3 contre 4, 4 contre 5, 5 contre 6…) et aide à la mémorisation de la structure. Un jeu d’imbrication, obligeant à se repérer aux autres, pousse les musiciens à connaitre chaque partie et donc à se situer à l’intérieur de l’ensemble.
La structure harmonique se base sur la conception de 4 claviers à 4 familles de sons (porcelaine, verre, bois, métal). Chaque clavier/percussionniste possède 4 notes formant une harmonie simple (sorte de pentatonique mineure) répartie sur les 4 matières différentes. Mais, si on joue uniquement sur les sons porcelaine, par exemple, l’harmonie devient complexe. De même, l’électrification d’une partie de ces éléments donnera une autre harmonie, plus rock, soulignée par cette électrification entendue dans un même amplificateur.
L’écriture oscille parmi ces possibilités d’harmonies simples, superposées, complexes, et la spatialisation devient inhérente à ce procédé, l’ensemble des paramètres musicaux s’y retrouvant liés.
Les chanteuses vont aussi faire de la percussion corporelle, et les percussionnistes utiliser leur voix, procédé d’échange/mélange des rôles, encore une fois pour unifier la dualité (acoustique/électrique, instrument/chant, individu/collectif, « normal »/ »anormal », simple/complexe, moi/soi…).
La pièce mêle l’écriture à des jeux d’improvisation, où tout est interdépendant, circulant de musicien à musicien, ne cherchant à former qu’une entité. Chaque musicien jouera en acoustique, ou électrifié, amenant une transformation de la matière que le percussionniste central gèrera avec des pédales d’effet et les gains des amplis.

MISE EN SPECTACLE
La disposition scénique propose un jeu de spatialisation, avec les percussionnistes en arc de cercle (donc entendu avec une spatialisation acoustique), dont chacun possède des éléments électrifiés qui seront entendus dans une même amplification, au centre (donc annihilation de la spatialisation). Inversement, les chanteuses sont regroupées au centre (donc sans effet spatial), et lorsqu’elles utiliseront leur micro, chacune sortira dans une amplification différente, située tout autour de la scène (donc avec spatialisation!).
Nous prévoyons une possibilité de jouer entouré par le public, afin d’enrichir sa perception.

Vidéos

Actualités

PROCHAINS CONCERTS : 

Tourniquet / 29, 30 juin et 1er juillet 2021 au Théâtre de la Renaissance, Oullins (69)

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