Musicienne, l’âme fondatrice des Oreilles d’Aman est née dans une famille de passionnés de musique. Une passion qu’elle exprime d’abord à travers l’apprentissage du piano. Lors de ses années de conservatoire, elle tombe amoureuse du son de la clarinette et adopte l’instrument.
Sa découverte, de la clarinette klezmer pendant le générique d’un film, est une révélation. Elle lui ouvre les yeux vers un autre monde musical. Léa Platini repose ses partitions et prend du recul avec les méthodes du conservatoire. A travers la musique yiddish, elle plonge dans une culture à la fois proche et lointaine. Son grand père maternel est né dans une famille juive mais s’est coupé de cette tradition, sans jamais en parler, ni rien en transmettre.
La foi de Léa est avant tout musicale. Elle se nourrit des vieux enregistrements de Abe Schwartz (1881-1963) du Belf Rumanian Orchestra (début 20ème) ou Naftule Brandwein (1884-1963) et de ceux plus récents de Giora Feldman, Denis Cuniot ou les Klezmatics et court aux concerts des klezmorim contemporains. Elle découvre aussi les musiques des Balkans au contact du groupe Aksak.
Sur un coup de tête à l’été 2014, elle suit la fanfare tsigane Vagabontu en Roumanie. Lors d’un premier voyage de 2 mois elle y découvre une partie des racines de la musique klezmer. Elle s’y imprègne des traditions, moldaves, tsiganes, lautaresques ou roumaines.
A travers les années Léa retourne régulièrement se ressourcer en Roumanie ou en Moldavie, suit des stages avec de grands musiciens tels les clarinettistes Yom et David Krakauer ou le violoniste Amit Weisberger et participe aux prestigieux workshops Klezkanada, Yiddish Summer Weimar et Yiddish New-York. Elle se forme aussi au chant judéo espagnol avec Françoise Atlan et aux musiques orientales. Elle s’initie aux danses grecques et étudie le yiddish. Autant d’influences qui nourrissent son expression musicale et la pousse à s’engager en parallèle dans la transmission pédagogique.
La grande aventure des Oreilles d’Aman démarre en décembre 2014. A Marseille Léa Platini tombe sur une annonce cherchant un groupe klezmer pour un concert. Tête baissée, elle relève le défi et part en quête de musiciens, dont elle trouvera le dernier moins d’une semaine avant de monter sur scène avec la première formation des Oreilles d’Aman.
Ce sextet, dont elle assume la direction musicale, s’est peu à peu consolidé autour d’échanges fertiles avec les musiciens Mathilde Dupuch, Thomas Bourgeois, Lionel Romieu, Arthur Rendu et Jacotte Recolin que l’on retrouve aussi dans les formations satellites Balagan en quartet ou les duos CKE et Neshume.